Parfois, je désespère des humains...
Lorsque je vais à pied chercher mon pain, je passe toujours devant un grand jardin quelque peu sauvage.
Contre le muret qui le délimite, se presse un harmonieux fouillis d'herbes folles .
Le matin, lorsque le soleil est à peine levé ou qu'une bruine légère se dépose, chaque brin d'herbe se pare de gouttelettes translucides, irisées de lumière....
C'est un vrai plaisir de passer là, et de regarder ces minuscules perles d'eau chatoyantes, les unes en grappes brillantes, d'autres juste posées à la pointe d'un brin vert, d'autres encore égrenées sur une délicate toile...
Et puis, ce matin...derrière le vieux muret, une plate-bande de terre et un tas d'herbe à brûler...
Les jardiniers sont à la tâche: toute herbe folle est arrachée... honnies soient les volutes herbacées, les longues tiges douces, les araignées patientes et les gouttes rutilantes...
Ici, tout n'est qu'ordre, rigueur et nudité...