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De deux choses l'une...
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19 janvier 2014

Le samouraï de l'école du combat sans arme

Sur un radeau, le célèbre maître traversait le lac Biwa, en compagnie d’autres voyageurs. Avec eux, se trouvait un samouraï. Un samouraï arrogant et vantard qui ne cessait de se glorifier sur ses exploits et sa maitrise incomparable du sabre. D’après ses paroles, il était le leader incontesté de tout le Japon, et tous, autour de lui, semblaient le croire, à en voir leurs regards qui se remplissaient d’admiration de seconde en seconde. Tous sauf un, le maître ne l’écoutait point, il portait son attention ailleurs, et cela finit par vexer le samouraï arrogant.

Il lui dit : «  Eh toi ! Tu portes aussi une paire de sabre. Si tu es un samouraï comme moi, pourquoi ne dis-tu aucun mot ? »

Bokuden répondit : «  Je ne suis point concerné par tes propos. Mon art est différent du tien. Ne pas être vaincu et non vaincre les autres, voilà ce en quoi mon art consiste. »

Le samouraï, d’abord se gratta le crâne, perplexe, et rétorqua :

-         « Quelle est ton école alors ? »

-         « L’école du combat sans arme. »

-         « L’école du combat sans arme ?! Mais dans ce cas-là, pourquoi portes-tu des sabres ? »

-         « Cela m’apprend à rester maître de moi-même face aux provocations. C’est un sacré défi ! »

Agacé, l’arrogant samouraï lui demanda s’il pensait vraiment pouvoir le combattre sans arme et la réponse de Tsukahara Bokuden fut « Pourquoi pas ! Il est même possible que je gagne. »

Alors hors de lui, le samouraï cria au passeur de ramer jusqu’au rivage le plus proche, mais le maitre suggéra qu’il serait sans doute mieux d’aller sur une île déserte pour ne pas provoquer d’attroupement. Il accepta, et à peine le radeau arrivé au bord de l’île, le samouraï, pressé d’en finir avec lui, sauta hors de l’embarcation. Il dégainait déjà son sabre, prêt au combat. Bokuden enleva soigneusement ses deux sabres et s’élança pour sauter à terre, quand soudain, il saisit la perche, puis dégagea rapidement le radeau pour le ramener dans le courant. Le samouraï gesticulant au loin, Bokuden se retourna et lui cria :

-         « Tu vois, c’est cela vaincre sans arme ! »

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